
Pincez-moi je rêve ! On est propriétaires d’un appartement en Italie. Si on avait dit ça à la jeune fille que j’étais, je n’y aurais pas cru. C’est pourtant notre réalité aujourd’hui. Nos deux ans de relation à distance et nos efforts d’intégration ont payé. Nous nous sentons enfin chez nous, dans notre propre appartement à Milan. La route qui a précédé cet achat a été longue et jonchée d’embûches mais finalement c’è l’abbiamo fatta comme diraient les italiens. Mais d’ailleurs, pourquoi acheter ?
Pourquoi acheter un appartement ?
Acheter sa maison ou son appartement et devenir propriétaires a été une décision mûrement réfléchie, surtout en situation d’expatriation. Il est bien plus facile de louer au cas où les circonstances changent. Et si on devait rentrer en France ou déménager dans un autre pays ? Cependant, nous avons choisi l’achat pour plusieurs raisons :
- nous en avions marre de payer un loyer en jetant littéralement notre argent par les fenêtres sans investir pour le futur.
- nous nous sentons vraiment bien à Milan et nous nous y voyons bien rester quelques années.
- je rêvais d’un espace dans lequel on puisse vraiment exprimer
manotre créativité. - parce que la famille s’est agrandie et il n’était tout simplement plus possible de rester dans notre ancien deux pièces.
Nos critères d’achat d’un bien immobilier en Italie
Avant de nous lancer dans nos recherches tous azimuts, nous avons établi une liste de critères. D’un côté, nos critères principaux, c’est-à-dire non négociables. De l’autre, les critères secondaires qui seraient fortement appréciés mais discutables en cas de coup de coeur. L’idéal étant bien évidemment de trouver un bien dans notre budget qui réunissent tous les critères.
Nos critères principaux d’achat d’appartement en italie
- Minimum 2 chambres. Nous avions déjà prévu de mettre les deux enfants dans la même chambre donc deux chambres spacieuses auraient suffi.
- Cuisine ouverte sur le salon ou possibilité de le faire en cassant un mur.
- Luminosité dans l’appartement.
- Proche de l’école française où les enfants sont scolarisés pour réduire au minimum les temps de conduite.
Bonus : mon critère perso
Dans ma famille, il y a trois architectes et niveau déco et aménagement des espaces, on n’aime en faire qu’à notre tête. Pour moi, il était évident depuis le départ que je ne trouverais jamais mon bonheur dans un appartement où il suffirait de poser ses valises pour y vivre. J’ai tenté de préparer doucement Lucas à cette idée, mais il restait convaincu qu’on pourrait quand même trouver un bien sans travaux.
Finalement, j’ai coché la case Da Ristrutturare ( à rénover) directement dans mes recherches d’annonce. À force de ne visiter que des biens délabrés ou préhistoriques, il a fini par comprendre le truc. Mais c’était trop tard, l’idée de la réno avait germé !
Nos critères secondaires d’Achat d’appartement en Italie
- Une troisième chambre. Vivant à l’étranger, disposer d’un espace pour accueillir nos amis et notre famille dans les meilleures conditions serait vraiment appréciable. Et comme je travaille de la maison, j’aimerais beaucoup y installer un bureau.
- La climatisation. Un indispensable à Milan en juillet et août, même si on évite au maximum.
- Le charme de l’ancien. Des sols d’origine en parquet et/ou carrelage de type « terrazzo » typique de l’Italie du Nord. C’est un peu l’équivalent des moulures et du parquet dans les appartements parisiens.
- Un garage.
- Proche d’un parc avec des jeux pour enfants.
Les visites des appartements en Italie
Une fois nos critères définis, nous nous lançons dans la recherche de biens à vendre. En Italie, cela se passe exactement comme en France : via des agences ou des sites de recherche.
Les sites de référence :

Nous découvrons alors le marché immobilier milanais. La plupart des biens sont encore dans leur jus, avec de gros meubles de bois foncé imposants, des rideaux qui obscurcissent les pièces.
Ce n’était pas facile pour Lucas car il avait beaucoup de mal à se projeter dans des environnements aussi peu accueillants. J’avais de mon côté beaucoup plus de facilité à imaginer quoi faire des espaces. Certains détails me plaisent déjà : les sols en terrazzo typique de la région, les belles entrées d’immeubles milanais.



Nous étions contents de voir que nos critères correspondaient à une offre sur le marché. Nous avons enchaîné les visites à un rythme soutenu, de septembre 2020 à janvier 2021. Le maître mot : réactivité ! Un appartement nous plaît sur annonce ? Nous appelons pour le visiter dans la journée si possible.
Les critères nous aident à classer les appartements que nous visitons mais le plus important reste le feeling, ce que notre instinct nous en dit. Un bien qui rassemble tous nos critères pourrait tout à fait ne pas nous plaire, sans qu’on puisse vraiment l’expliquer.
Les spécificités italiennes en immobilier
Nous découvrons alors au gré des visites des faits amusant – ou pas, propres à l’Italie.
- En Italie, les mètres carrés ne sont pas comptabilisés de la même façon qu’en France. Ainsi, en France, on va compter le nombre de mètres carrés habitables réels. En Italie, on va compter le nombre de mètres carrés total de l’appartement, murs compris – et parfois les murs, ça peut être très épais, si si. À cela, on va ajouter le tiers des mètres carrés des autres espaces compris dans le contrat de vente, type balcon ou terrasse, cave et garage. Pourquoi pas.
- Lorsque l’on fait des travaux, la police locale peut passer à tout moment sur votre chantier. Et parfois, elle peut exigé de le stopper. Une amie qui avait aménagé son sous-sol et ses combles, s’est vue dans l’obligation d’effacer toute trace de ces aménagements – addio toilettes, radiateurs and cie. La bonne galère.
- L’acte notarial de vente finale ne se signe pas chez le notaire mais à la banque. Et c’est toutes les parties qui s’y déplacent : le notaire donc, le vendeur, l’acheteur, l’agent immobilier et le banquier. On irait presque prendre l’aperitivo après ça.
- Absolument TOUT se négocie. Genre tout.
Les déceptions
J’ai eu trois coups de coeur :
- Une ancienne agence bancaire, à deux pas de l’école et de la crèche. Elle était située au premier étage avec une terrasse aussi grande que l’appartement (vraiment immense). Tout était à refaire, da zero. Lucas a flippé, c’était notre première visite. Et le quartier ne lui plaisait pas. Next.
- Un appartement dans la nouvelle zone en ébullition : Loreto dit NoLo. Oui, les italiens adorent l’Amérique. Bars, restaurants et boutiques aux concepts stylés se partagent les pas de porte avec les petites épiceries orientales et sud-américaines. Bref, un quartier comme on les aime… en tant que jeune couple sans enfant. Qui plus est, à l’opposé de l’école française. L’appartement était au dernier étage, trois chambres, un balcon filant, quasi pas de travaux, très lumineux. On a fait une offre tout de suite. Mais la propriétaire l’a vendu à une de ses connaissances. En y repensant, c’était le destin. Cela nous a évité les insomnies des enfants dus au tapage nocturne des lieux de fête, à l’absence total d’espaces verts et aux conduites bi-journalières jusqu’à l’école et le bureau.
- Jamais deux sans trois. Le troisième coup de coeur fut le bon. On avait trouvé notre appartement en Italie ! Dès que nous sommes entrés dans notre appartement pour le visiter j’ai tout de suite remarqué la lumière, la possibilité de faire trois belles chambres, une cuisine ouverte, sur le salon. Il y avait même un balcon assez grand. Point négatif : le palazzo se situe au bord d’une rue au traffic très dense agrémentée d’un terre-plain central, style terrain vague, de toute beauté. Les voitures s’y garent n’importe comment. Pourtant, la situation géographique est idéale, à deux pas de l’école, du stade San Siro – ça a son importance pour certains, du centre-ville, au pied de deux lignes de métro et d’une station de BikeMi – les vélibs locaux. Est prévue également la rénovation d’un énorme complexe sportif tout proche avec piscine olympique extérieure pour chiller, terrains de tennis, padel, etc pour 2024. Nous avons donc parié sur le fait que la Commune allait remédier à l’environnement immédiat.
Spoiler : nous avons toujours notre terre-plein central mais nous nous y sommes habitués. Et nous sommes si biens chez nous que ce n’est plus un sujet.
Les travaux de rénovation de bien immobilier en Italie
Nous nous sommes évidemment lancés dans la réno sans savoir planter un clou. Sinon, ça n’aurait pas été aussi drôle. Quelqu’un allait devoir coordonner le projet pour nous. Mais qui ? Vers qui se tourner dans un pays où on ne connaît presque personne ? À qui faire confiance pour un projet d’une telle envergure ?
Choisir un architecte pour rénover un appartement en Italie
J’ai pensé à confier le projet à l’un des architectes de ma famille mais gérer un projet depuis la France, sans connaître les entreprises, les lois et les habitudes italiennes me paraissait relativement compliqué.
Finalement, nous nous sommes tournés vers la femme d’un collègue de Lucas. Flaminia est architecte et exerce au sein de STUDIO BOOM à Milan. Le studio travaille à l’aménagement d’appartements privés mais aussi de surfaces commerciales. Flaminia a un style original et coloré, très milanais, auquel nous avons tout de suite adhéré.



Flaminia est venue prendre les mesures et nous lui avons expliqué notre vision d’un intérieur très coloré, style années 60. Nous avions pris comme point de départ notre appartement, dont le palazzo date de cette époque.
Elle nous a en a fait une première proposition, que l’on a affiné au cours de trois rendez-vous. Puis il a fallu se lancer ! Nous avons fait confiance à Flaminia pour l’entreprise qui allait effectuer les travaux.
Rénover un appartement des années 60
Une fois les autorisations obtenues pour commencer les travaux, les ouvriers ont débarqué en juin 2021 dans l’appartement, deux mois après la signature de l’acte de vente de notre appartement en Italie.
Ils ont installé une benne sur le trottoir et la première partie de démolition a commencé. Tous ceux qui ont fait des travaux vous le diront, c’est un peu la partie la plus impressionnante et satisfaisante. Nous avons choisi de redistribuer les pièces de l’appartement pour faire une cuisine ouverte sur le salon. Nous avons ainsi gagner une troisième chambre en récupérant l’ancienne cuisine.
À l’époque, cela se faisait beaucoup d’avoir une pièce cuisine, où l’on préparait les repas à part du reste de la maison et du regard des invités. C’était vraiment le domaine de la mamma italienne.
Sur les conseils de l’architecte, nous avons gardé deux salles de bain, de façon à mieux revendre l’appartement plus tard. Choix que nous nous félicitons d’avoir fait aujourd’hui, lorsque nous recevons du monde. Malheureusement, car nous nous étions habitués à son usage, nous avons du faire une croix sur le bidet. Un incontournable en Italie !
Bidet : nom masculin
Larousse
1. Cuvette oblongue et basse, sur pied, servant à la toilette intime.
2. Petit cheval trapu et ramassé, autrefois répandu en Bretagne et en Normandie.
Addio bidet donc, mais bonjour cuisine ouverte et lumineuse et troisième chambre pour nos invités !
Concernant le délai des travaux, nos voisins italiens n’ont rien à envier à la France. Les trois mois de chantier initialement prévus se sont mués en six mois d’errance de Airbnb en Airbnb. Dont deux mois d’été passés en France au milieu. Pas simple à gérer, d’autant que je venais d’accoucher de Numéro Bis – le 29 mai.
Nous avons finalement aménagé définitivement début novembre… sans cuisine et sans douche. C’était le camping des Flots Bleus à Milan jusque fin décembre. La cuisine a finalement été livrée peu avant Noël. Merci Santa !
Si vous voulez en voir plus sur le projet de notre rénovation d’appartement en Italie, rendez-vous en story permanente « Casa Nostra » sur Instagram.
Dans le prochain article, on va parler – enfin ! – déco ! Stay tuned. 😘
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