Choisir un prénom pour son enfant c’est beaucoup de pression. Ces quelques petites lettres accolées sont sensées le définir pour toute sa vie. Des études prouvent que le prénom influe même sur la personnalité et le physique de l’enfant. Dingue non ? Ayant vécu ma grossesse en Italie, j’ai découvert que là-bas le processus de choix du prénom est tout à fait différent mais qu’il reste chargé d’attentes sociales.

On peut sans trop s’avancer dire qu’un prénom, c’est déjà toute une histoire. Et ça peut parfois être lourd à porter. Appelez votre enfant Alexandre, Jules ou César, on saura immédiatement que vous avez de grands projets pour lui. Appelez votre fille Marie ou Thérèse et on s’imaginera une enfant sinon pieuse, au moins douce et généreuse. On reconnaîtra les parents fans de la culture pop américaine dans les Jason et Brandon où ceux de la variété française dans les Johnny, Mylène et Céline. C’est un peu le jeu du “dis-moi ton prénom je te dirais qui tu es”, ou du moins de quelle classe sociale tu viens.
De même que la connotation sociale, la signification peut avoir son importance. Peut-être pas sur le moment du choix du prénom mais plus tard votre enfant risque de se poser des questions sur sa dénomination. Latin, grec, arabe, hébraïque… presque tous les prénoms ont une origine, une signification. En tout cas moi je suis très attachée à l’histoire et à la signification de mon prénom, Calixte. C’est un prénom masculin qui vient du grec ancien « Callisto » (« le meilleur » ou « le plus beau »). Il désigne aussi bien la beauté physique que la beauté morale. Tout un programme, zéro pression !
Choisir un prénom en France
En France le prénom se décide généralement entre les deux parents. Et c’est tout. Mais c’est déjà beaucoup. Se mettre d’accord sur un seul prénom, c’est parfois une vraie galère. En plus certains parents arrivent avec en tête un prénom qu’ils aiment bien depuis toujours du style « quand j’aurais un enfant je l’appellerais comme ça ». Un peu comme ceux qui savent depuis l’enfance le métier qu’ils feront alors que moi à 30 ans je ne sais toujours pas celui que je veux faire. #jalousie
Pour tous les autres, heureusement il reste 9 mois pour trouver. Le mieux reste encore de faire une petite liste chacun puis de les comparer. Ça donne déjà une idée du type de prénom qu’on aime. Si on a un prénom en commun (on ne va pas se mentir ça n’arrive jamais hein), tant mieux. Sinon toutes les influences sont bonnes pour s’inspirer : films, séries, livres, guides des prénoms, arbre généalogique, Pinterest ou personnes inspirantes.
On observe actuellement en France une résurgence des prénoms « vintage » tels que Lucien, Colette ou encore Anatole. Peut-être par besoin d’un retour aux racines ou de stabilité. Classiques et élégants ils sont chargés d’histoire, qu’il faut pouvoir assumer. En parallèle on voit beaucoup de prénoms courts et plus « légers » comme Lou, Léo ou Mia. Plus faciles à porter et plus passe-partout. Tout dépend de ce que l’on veut transmettre à travers le prénom de son enfant.
L’important finalement c’est que le prénom plaise aux parents et qu’il s’accorde accessoirement avec le nom de famille. On évitera les Megane Renault et consors ;).
Choisir un prénom en Italie
En Italie ce sont les ancêtres qui ont la main mise sur les prénoms de enfants. Vivants ou morts. C’est-à-dire que le prénom est une affaire de famille, au sens large. Il est généralement décidé et annoncé très tôt. Parfois dès les premières semaines de grossesse. Et on parle de l’enfant comme s’il était déjà là. C’est souvent le prénom d’un ancêtre, grand-mère ou grand-père et les parents n’ont pas tellement le choix face à la pression des aînés.
Je n’ai pas observé de grande diversité dans les prénoms donnés aux nouveaux-nés en Italie. Ce qui parait logique puisqu’on recycle à l’infini les prénoms des grand-parents. Les prénoms féminins finissent nécessairement par un “a” alors que les prénoms masculins ont droit à plus de diversité.
Dans mon cours de préparation à l’accouchement c’était une succession de Niccolo, Valerio, Emma, Viviana, Giulia ou encore Greta. Des prénoms très classiques en Italie mais qui reflètent quand même des origines régionales. Ottavio et Ettore ont des parents romains, Niccolo et Cosimo sont plutôt florentins tandis que Ciro et Immacolota sont immanquablement napolitains. Car on est(naît) d’abord napolitain, romain ou florentin avant d’être italien !
Plus qu’un prénom en Italie, il faut envisager avec sérieux le surnom qui lui est associé. En effet les italiens ne s’appellent que par leur surnom. Francesca sera Franci (prononcer Franchi), Tiziana sera Tizi et Elisa sera Eli (merci à mes gentilles collègues pour ces exemples :)). Chaque prénom italien a son surnom associé. Ainsi toutes les Francesca seront Franci ou à la limite Fra. Il y a parfois des variations, comme Federica qui peut se faire appeler Fede ou Chicca (prononcer Kika) mais ça reste des exceptions.
Débarquée en Italie au début de ma grossesse, j’ai observé tous ces comportements d’un oeil curieux. Pour moi un prénom reste intime. C’est le choix d’un couple et j’ai préféré le garder secret jusqu’à la naissance. Justement pour éviter que les familles s’en mêlent et que chacun y aille de son petit commentaire. Peut-être aussi par superstition. On ne sait jamais ce qui peut arriver avant qu’il ne soit né. Du coup les baby showers avec le prénom du futur bébé sur tous les petits cupcakes pastels, très peu pour moi.
Mes copines italiennes ont eu du mal à comprendre ce point de vue et dans mon cours de préparation on appelait mon bébé le « bébé mystère » car je ne voulais pas dévoiler son prénom avant la naissance !

Comment on a choisi le prénom de notre fils
Pour le prénom de Lazare, on partait du néant. Je trouvais ça amusant que Lucas ait les mêmes initiales que son père Lucien. Je lui ai donc proposé qu’on cherche un prénom commençant par un « L » pour continuer la « lignée ». Enfin, surtout pour donner un point de départ à nos recherches. Je ne souhaitais pas un prénom italien car le nom de Lucas l’est déjà. Comme je n’ai pas d’origines italiennes, je voulais que le prénom me ressemble aussi. J’avais envie d’un prénom original, car j’aime bien l’idée que son prénom le rende unique.
Ces conditions en tête, j’ai repris le guide des prénoms où ma mère avait trouvé ceux de ma fratrie. Je l’ai ouvert à la page des « L » et j’ai fait une liste de quatre prénoms : Loup, Lloyd, Lior et Lazare. C’était relativement tôt dans la grossesse (je dirais vers 3 mois) et Lucas ne s’était pas encore penché sur le sujet de son côté. Je lui ai quand même soumis ma liste. Il a directement éliminé les deux premiers qui faisaient trop « banquier » et Lior qu’il trouvait trop court.
Lazare a été une évidence. C’était aussi mon prénom préféré de la liste. J’aime bien l’équilibre avec le « z », une lettre rare au milieu. C’est un prénom que je n’ai jamais entendu porté (sauf par une gare hein). Lazare vient de l’hébreu « El azar » qui signifie « Dieu a aidé ». C’est le premier homme a avoir été ressuscité par Jésus avant de débarquer à Marseille pour en devenir le premier évêque. J’ai découvert l’histoire du prénom après avoir flashé dessus et je me suis tout de suite imaginée un Lazare chanceux, avant-gardiste et entrepreneur. #laissezmoirêver
C’était important que ce prénom marche aussi en Italie. La traduction littérale est Lazzaro mais les italiens l’appellent « Lazarrrrr » en roulant bien le « r ». Et les filles de la crèche l’ont surnommé « Lazi ». Je trouve ça trop mignon ! Petit bonus, en grands fans de Harry Potter et de la maison Serpentard, on ne pouvait s’empêcher de faire le rapprochement avec son fondateur Salazar Serpentard. Bingo !
Et toi, quel est l’origine et la signification de ton prénom ? Comment as-tu appelé ton enfant et pourquoi ? Dis-moi en commentaire ça m’intéresse 😉
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