Je t’ai laissé.e dans l’article précédent au moment où nous embarquions enfin pour la Calabre. Sept jours pile avant notre mariage religieux prévu le 26 octobre 2019. Bébé de 6 mois, robe et costume de mariés sous le bras, c’était le grand déménagement ! Nous avons posé nos valises dans la petite maison calabraise de la famille de Lucas où se trouvaient déjà mes beaux-parents arrivés giu depuis quelques jours. Ils allaient pouvoir prendre le relai avec Lazare pendant que nous nous occupions de boucler les derniers préparatifs.
Car non contents d’avoir un mariage à organiser, nous avions prévu de célébrer le baptême de Lazare trois jours avant notre union. Vivant à Milan, il nous apparaissait difficile de réunir deux fois dans l’année pour deux évènements distincts nos familles respectives. J’ai donc eu l’idée de célébrer le baptême de notre fils en Calabre puisque nos deux familles s’y trouveraient de toute façon pour le mariage. Ces derniers jours précédents le Jour J ont donc été particulièrement intenses et chargés !
Comme pour le premier article de la série mariage, j’ai divisé les évènements en plusieurs parties mais cette fois par jour. Tu pourras donc suivre l’ordre chronologique de ce que nous avons fait durant cette dernière semaine précédent l’évènement. Bonne lecture !

J- 7 Faire le point avec les wedding planneuses
Jusqu’ici nous avions communiqué avec nos wedding planneuses par mail et whatsapp. Il était grand temps de se rencontrer enfin ! Nous nous sommes rendus dans leur showroom de la ville de Siderno où nous avons pu constater leur professionnalisme évident. Cela a beaucoup rassuré ma belle-mère qui nous accompagnait.
Ensemble, nous avons déroulé le programme heure par heure de la journée du mariage. Puis on a fait un point sur le budget. Les filles nous ont présenté un devis de l’ensemble des fournisseurs : vaisselle, papeterie, décoration, fleuriste, voiture pour sortir de l’église, etc. Elles avaient négocié pour nous les meilleurs tarifs.
Si tu te maries un jour, tu comprendras à quel point gérer et négocier les contrats des prestataires est un véritable casse-tête, surtout à l’étranger. Déléguer cette tâche a été un véritable soulagement ! En plus elles avaient parfaitement saisi nos envies délires.
J’étais notamment assez perplexe à propos de la cérémonie religieuse qu’il fallait organiser avec le prêtre. Heureusement Chiara, l’une des wedding planneuses, est responsable du pôle « église ». Elle m’a guidée pas à pas dans les démarches à suivre et a fait le lien avec l’ecclésiastique. Deux jours plus tard, elle me présentait le livret de messe terminé avec les textes en français que nous avions choisis et des interludes en italien pour ne pas complètement perdre nos invités calabrais. Je n’avais plus qu’à le valider avant impression.

J- 6 Définir le Menu
Le lendemain nous sommes allés rendre visite à Pierpaolo, le propriétaire de la Villa Caristo où allait avoir lieu la soirée du mariage. Nous nous sommes mis d’accord sur le menu comprenant deux primi et un secondo dont un risotto à la bergamotte qui, je cite Pierpaolo « è la fine del mundo », comprendre : manger ce risotto et mourir serein.
« Questo risotto al bergamotto è la fine del mundo. »
Pierpaolo Caristo

Nous avons aussi insisté sur l’importance de l’open bar jusque 5h du matin. C’est une pratique très peu répandue chez les italiens pour qui le mariage n’est pas forcément le moment de la grosse teuf. Ici le mariage se traduit par une orgie de nourriture et se termine après le dessert vers minuit. Et c’est tout.
Un collègue franco-italien nous avait d’ailleurs prévenu :
« Pour les italiens, les mariages français sont des mariages de beaufs où on danse et on fait la fête alors que pour les français, les mariages italiens sont des mariages ennuyeux où il n’y a pas d’ambiance. »
Ce n’était bien évidemment pas notre vision du mariage et connaissant nos invités, il était indispensable d’avoir un DJ, à boire et une piste de danse jusque très tard dans la nuit matinée. J’ai demandé à Pierpaolo de prévoir un bar à cannoli, des petits cornets siciliens croustillants fourrés à la crème de pistache maison. Les invités en fin de soirée étaient ravis de le trouver sur leur chemin !
J- 5 Gérer les imprévus
Il n’y a pas de mariage sans imprévus de dernière minute et concernant ce chapitre, on a été servi !
cash plein les poches
Après discussion avec les prestataires, nous nous sommes rendus compte qu’en les payant en cash nous pouvions obtenir un rabais sur les prix. Un pourcentage non négligeable quand il s’agit de sommes importantes comme le financement d’un mariage ! Lucas s’est donc mis en devoir de rassembler une bonne partie des finances en liquide. Sauf que de nos jours retirer des grosses sommes en billets de banque ce n’est pas si simple.
Il a fallu qu’il fasse des allers retours quotidiens au distributeur et des virements à tous les membres de sa famille pendant toute la semaine pour déjouer les plafonds de retrait. C’était un véritable film qui a duré jusqu’au matin même du mariage par une ultime visite au bancomat !
Visite au diocèse
L’avant-veille du mariage, le prêtre nous appelle et nous balance mine de rien qu’on doit absolument avoir l’accord du diocèse local (l’autorité religieuse régionale) pour pouvoir nous marier. QUOIIII ? Ni une, ni deux, Lucas embarque son témoin et notre dossier de mariage religieux pour une expédition à Locri. C’est là que se situe le diocèse en question.
Heureusement, il n’y a pas foule et l’affaire est vite réglée mais c’est le genre de petite surprise qu’on aurait aimé ne pas avoir à J-2.
grève du personnel naviguant
Depuis le temps qu’on a quitté la France, on en a presque oublié ce que c’était que les grèves. Le dieu des avions a cru bon de nous le rappeler trois jours avant le mariage. Une grève générale des contrôleurs aériens en Italie a été annoncée pour le 25 octobre, soit la veille de notre mariage. Elle devait aussi impacter les vols des 24 et 26 octobre, pile les jours des arrivées de nos invités par voie aérienne. Je suis plutôt du genre chanceuse mais Lucas traîne une poisse légendaire. Je lui en ai beaucoup voulu sur ce coup-là !
Heureusement (et merci on vous ❤️) la plupart de nos invités ont réussi à trouver un plan de secours, certains en passant une nuit à l’aéroport. J’en ai pleuré mais en voyant cette détermination à être là pour nous, je me suis rendue compte qu’on était vraiment bien entourés.
No more DJ
Le DJ d’un mariage, c’est un rôle essentiel. Il sera le garant de l’ambiance de la soirée en diffusant la bonne chanson au bon moment. J’avais peur de faire appel à un DJ calabrais car je voulais vraiment quelqu’un qui puisse passer des sons qui nous ressemblent. Les italiens n’ayant pas exactement les mêmes références musicales que nous.
Nous avions donc demandé à un ami d’amis, (très) bon DJ amateur à ses heures, d’animer notre soirée. On s’était entendu pour lui payer son transport depuis Paris et son séjour en Calabre en échange de sa prestation. Il devait arriver la veille du mariage, sa playlist inspirée des sons préférés des invités sous le coude (cf le formulaire à remplir sur notre site). Et là, catastrophe, le jeudi à J-2, il nous prévient que son vol est annulé, il ne pourra pas assurer son rôle de DJ à notre mariage !
À ce stade des évènements je n’avais même plus la force de protester. J’ai envoyé un sms à Stefania, la wedding planneuse. Le lendemain elle nous avait trouvé un DJ back up et le mien m’avait envoyé sa playlist déjà travaillée que j’ai transmise au calabrais. La soirée était sauvée !
J- 4 Baptême de Lazare
Parce qu’organiser un mariage ce n’était pas assez, pourquoi ne pas y ajouter un petit baptême à J-4 ? Nos deux familles étaient rassemblées en Calabre, il fallait en profiter. Heureusement la cérémonie de celui-ci ne nécessite pas autant de préparation que celle d’un mariage. La seule exigence est que le parrain et la marraine soient de confession catholique et baptisés eux-mêmes. Le reste de la cérémonie repose entre les mains de l’ecclésiastique.
En tout petit comité nous avons donc célébré le baptême à l’église de Grotteria, le jeudi 24 octobre 2019, celle-là même où nous devions nous marier deux jours plus tard. Nous avons pu faire connaissance avec le style pour le moins étrange mais entraînant de notre prêtre congolais. Il a réussi à faire rire l’assemblée et à nous émouvoir lors d’une belle cérémonie.
Lazare, d’ordinaire si calme, a piqué une véritable crise pendant une bonne partie de la célébration, ne se calmant qu’au moment où le prêtre l’a aspergé d’eau bénite. Coïncidence ? Je ne sais pas…

Après l’église nous avions réservé un restaurant de bord de mer, le Lulu’s à Marina Di Gioisa Ionica, la station balnéaire de l’enfance de Lucas. Hors saison, nous avons pu profiter de tarifs préférentiels sur un menu entre terre et mer typiquement calabrais. J’avais commandé pour le dessert un énorme gâteau à la pâtisserie hype du coin.
Ce baptême nous a permis de passer un super moment en famille. C’était un bel avant-goût de ce que nous réservait le mariage et une jolie pause dans cette semaine mouvementée.
J- 3 Ravalement de façade et essais photo
À J-3 il était plus que temps de se faire une tête et un corps de mariée. Pour la tête, Lazare ne faisant toujours pas ses nuits, seul le maquillage pourrait me sauver. Pour le corps par contre, ravalement total : épilation, manicure et pédicure. Je suis allée avec mes soeurs dans un salon de beauté recommandé et réservé pour moi par les weddings planneuses. Ça n’a l’air de rien comme ça mais avoir quelqu’un qui s’occupe de ce genre de choses c’est vraiment cool. Ça permet de se concentrer sur l’essentiel, le mariage à venir.
Pour la manucure j’ai choisi de mettre du vernis semi-permanent, histoire que ça tienne bien, avec la technique du baby boomer. Cela donne un style de French manucure mais plus fondu donc plus naturel. Pour les ongles des pieds j’ai choisi un vernis normal nude.

La case « beauté » cochée j’ai rejoint mon parrain, photographe professionnel, pour faire des essais dans le village de Grotteria et au Palazzo Lupis où j’allais me préparer le Jour J. Il a proposé comme cadeau de mariage de réaliser nos photos. Franchement je ne pouvais pas rêver mieux. Je me suis sentie tout de suite à l’aise devant l’objectif avec un photographe que je connais bien. Cela se voyait, les photos étaient splendides. Meilleur cadeau !
J- 2 Bollywood, Coup de pression et Welcome Diner
Bollywood Time
Je ne crois pas encore avoir mentionné ma passion pour l’Inde et plus particulièrement pour la culture Bollywood, le cinéma indien. Les films Bollywood – de Bombai + Hollywood – ont la particularité d’inclure des séquences de chant et de danse, un peu comme des mini clips qu’on aurait insérés dans le scénario.
Depuis mes 16 ans je suis fan de ce cinéma qu’il faut regarder avec beaucoup de second degré mais qui déborde de couleurs et de vie. Je me suis même fait tatouée le nom de mon film préféré en hindi sur le bras droit : कभी खुशी कभी ग़म ou La Famille Indienne. Si ça t’intéresse, il est dispo sur Netflix. Voilà, ne me remercie pas, tu es parti.e pour 3h30 de film 😉.
Tout ça pour dire que je m’étais promis de rejouer la chanson culte du film lors de mon mariage. Je n’ai pas trop laissé le choix à Lucas qui aime bien danser de toute façon. Nous avons proposé à nos amis de se joindre à nous pour faire vraiment comme dans le clip original. Sauf que le Bollywood ça ne s’apprend pas comme ça.
Heureusement ma mère, mes soeurs et moi avons pratiqué pendant 10 ans la danse indienne via l’association Lumières de l’Inde à Lille. Ma soeur a simplifié la choré et on s’est tous retrouvé la veille du mariage dans une salle prêtée par le Castelvetere Hotel où nos invités logeaient. Pendant près de deux heures on a répété la danse pour être au point pour le lendemain.
⬆️ L’une des scènes du clip via Gfycat
Pour la plupart je voyais les invités pour la première fois en Calabre. C’était un moment très chouette, tout le monde était super heureux d’être là et c’était particulièrement fun de voir nos potes se démener sur cette musique indienne ! 💃🏻🕺🏻
COUP DE pression
Après la répétition on avait donné rendez-vous à tous les « jeunes » du mariage, dans un restaurant pour faire un genre de Welcome Diner. Entre temps on est repassé à l’autre hôtel, le Parco Dei Principi où Lucas devait passer le nuit avec ses témoins pour se changer avant le dîner. Et là d’un coup, j’ai senti une pression de dingue sur mes épaules. Limite j’avais du mal à respirer. Un peu comme le trac avant de monter sur scène. Tu connais ce sentiment ? En fait, de voir tout le monde à la répétition c’est devenu trop réel pour moi. Je me disais « tous ces gens sont venus jusqu’ici, ils ont payé des avions, des hôtels des voitures de location, juste pour nous ».
Alors que pendant toute la préparation j’étais sur mon petit nuage, à cette minute-là je n’assumais plus du tout mon projet de mariage vis-à-vis de nos invités. Je ne me voyais pas occuper le devant de la scène dès le restaurant du soir.
Lucas voyant mon malaise m’a rassurée « t’inquiètes si tu veux ce soir je prends l’attention sur moi, ça va très bien se passer et demain ça ira mieux ». Bon j’avoue j’ai pris un shot de whisky aussi – pas bien ! – mais parfois ça aide !
Welcome Diner improvisé
Quelques minutes plus tard on était en route pour le resto avec nos amis lorsque je reçois un whatsapp de la wedding planneuse. On n’avait pas choisi la chanson de l’entrée des mariés dans la salle du dîner ! Gros brainstorming en voiture, il faut un truc joyeux et dansant qui nous ressemble. Je sèche total. Heureusement ma copine nous propose la chanson Jai Ho (You Are My Destiny) des Pussycat Dolls, celle du film indien Slumdog Millionaire. D’autres que nous y auraient sûrement passé des heures mais pour nous c’était bingo en un regard.
Quelques instants plus tard on arrivait au resto. Autour de trois immenses tables en forme de U, tous nos amis étaient rassemblés. La fête pouvait commencer !
Disons-le, on n’avait pas vraiment le budget pour inviter tout le monde au resto la veille du mariage 😅. Donc on a négocié une formule sympa dans un restaurant du bord de mer, La Pineta à Roccella Ionica : aperitivo renforcé, pizzas et vin à volonté pour 20€/ personne. Plutôt honnête et nos amis ont apprécié. C’était vraiment chouette de se retrouver avant le Jour J. Lucas comme promis a mis l’ambiance et on entendait plus que nous dans le resto !
C’est ainsi que se termine cette semaine pré mariage, dans la joie des retrouvailles et l’excitation de l’attente des évènements du lendemain. Après la soirée, comme le veut la tradition, Lucas et moi sommes chacun allés dormir de notre côté. Lui au Parco de Principi Hotal et moi au Palazzo Lupis pour notre dernière nuit de fidanzati avant le Jour J que je te raconterais dans le prochaine article. À suivre !
N’hésites pas à me dire en commentaire ce que tu en as pensé !
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